Skip to the content.

Publié le 24/12/2025 à 06:30

Préambule

Si on me connait pour mon attachement à Linux, aux logiciels libres, à la liberté en général, pour mes articles techniques et didactiques, sur mon plaisir de partager mes aventures, je m’étale peu sur d’autres sujets.

Je suis un citoyen comme un autre, avec mes doutes et mes convictions. Une affaire m’a particulièrement chamboulé et m’a amené à prendre position.

C’est ce que je vous partage ici.

Partie 1 - Infox et Brandoloni

Kesako, Brandolini ?

Connaissez-vous la loi de Brandolini ?

On peut la résumer par cette citation de Mark Twain:

« Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés. »

Le 13 janvier 2013, le programmeur italien Alberto Brandolini poste sur Twitter (X) :

« The bullshit asimmetry: the amount of energy needed to refute bullshit is an order of magnitude bigger than to produce it. »

Soit:

« L’asymétrie des conneries (sic : baratins) : l’énergie nécessaire pour réfuter les conneries (sic: bêtises) est un ordre de grandeur supérieur à celle nécessaire pour les produire. »

Soit encore, en langage plus simple :

« S’il est facile de diffuser une fausse information, en quelques minutes, il faudra plusieurs heures pour démontrer qu’elle est fausse. »

Infox et biais cognitifs

C’est le principe même de l’infox (fausse nouvelle, fausse information, fake news) : diffuser une information dans le but de tromper ou de manipuler le public. On joue sur un biais de du cerveau humain : sa réponse émotionnelle, son instinct et sa pensée rapide.

source

Ces biais cognitifs nous font croire que ces fausses informations sont vraies. Tout le monde peut se faire avoir, y compris vous et moi. Qui n’a pas réagi parfois fortement (choqué, outré, par exemple) en regardant des infos à la télé, via une vidéo youtube, ou en lisant un article dans un quelconque organe de presse ? Mais qui vérifie que c’est la vérité ? On a parfois de mauvaises surprises.

De l’énergie nécessaire à rétablir la vérité

Le temps qu’il faut pour rétablir la vérité, la fausse information sera assimilée et considérée vraie, établie. L’énergie (temps, recherches, diffusion, acceptation) nécessaire pour rétablir la vérité est bien supérieure à celle utilisée pour produire la fausse information. Quand bien même la vérité éclaterait, prouvée, c’est souvent trop tard et le doute perdure.

Pire, même en cherchant à vérifier par soi-même (le fameux “faites vos proches recherches”), l’infox s’est tellement étendue qu’il devient souvent difficile de retrouver l’origine du fake, ainsi que la vérité. Et nos biais cognitifs nous feront souvent chercher, et trouver, des articles allant dans notre sens. Il est difficile de se remettre en cause !

La fabrique du mensonge

Nous sommes envahis de fausses informations, aussi bien sur les réseaux sociaux où la manipulation est reine (et encore plus avec l’utilisation de l’IA), que dans les médias mainstream (tv, journaux), reprenant parfois des informations sans les vérifier, et ne revenant pas dessus par la suite.

Les puissances étrangères, partis extrémistes et populistes (y compris de notre pays), les religieux intégristes, fanatiques, extrémistes, hostiles à nos modes de vie, sont passés maîtres dans l’art de la manipulation. C’est devenu si facile.

Le doute profite aux menteurs

La défiance dans tout ce qui est officiel devient de mise sur les esprits faibles. La Vérité devient suspecte, puisque c’est bien connu, on ne peut pas faire confiance à l’Etat, au gouvernement, aux scientifiques, aux autres en général, tout ce qui représente une quelconque autorité. Il arrive parfois d’ailleurs que la communication officielle des organes étatiques ait pu être si erratique (joli, hein ?), par exemple lors de la crise Covid (masque, vaccin) que la crise de confiance se soit installée, ouvrant le terrain à la croyance aux fake news.

Le “comme par hasard” (komaparazar !) est de mise : toute corrélation est une cause/conséquence. Alors que corrélation ne vaut pas causalité…

Un danger grave

Abandonner les faits, c’est abandonner la Vérité.

Ne plus faire confiance en la science, croire des fausses informations, croire sans chercher tout court (une croyance n’est que l’expression d’un signe de foi), est le signe de la dégénérescence de la société. C’est un retour en arrière face aux avancées de l’Esprit des Lumières qui avait remis l’Homme au centre du monde en combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme et la « superstition » des siècles passés.

L’infox, c’est un risque terrible pour la Démocratie.

Exemples frappants

Des exemples, il y en a tous les jours, partout. Mais certains ont la vie dure. Un des plus connus, qui circule encore beaucoup trop, est que les vaccins provoquent la sclérose en plaque (vaccin contre l’hépatite B), ou l’autisme. C’est faux, c’est démontré, redémontré, prouvé et reprouvé, et pourtant, le doute d’est installé, certains refusent les vaccins, et on assiste au retour de maladies comme la rougeole (je l’ai eu étant petit, je ne vous conseille pas).

Un autre exemple plus récent, c’est que la femme de notre président serait en fait un homme. C’est tellement ridicule, et pourtant, on l’entend partout. Une streameuse américaine (Candice Owens) spécialiste des fakes news, sur lesquelles elle a construit son business, en fait régulièrement mention. C’est assez récurrent, puisque je me rappelle qu’on disait la même chose de Sheila, par exemple.

Il y a aussi cette infox diffusée par LFI, qui dit que le nucléaire est l’énergie la plus dangereuse. Elle joue sur une peur innée : le danger invisible (la radioactivité), qui rôde et qui tue. Popularisée par certains partis écologistes (la lutte contre le nucléaire est dans les statuts d’un parti français connu), il n’y a rien de plus faux (mais quand ça arrive, ça marque forcément les esprits, per exemple Tchernobyl). C’est même l’énergie, avec le solaire et l’éolien, qui tue le moins. Alors que même l’hydroélectrique (les barrages) est bien plus dangereux. Pensez au barrage de Malpasset en France (423 morts), ou au barrage de Banqiao en Chine : entre 26000 et 240000 morts. Ou encore les millions de morts par pollution liés au charbon. Faites un parallèle avec l’avion dans le monde : 268 morts en 2024, 1,3 millions (!!!) en voiture. Et les gens continuent d’avoir peur de l’avion.

Source

On pourrait rire aussi de ceux qui pensent encore que la Terre est plate, et ils sont malheureusement nombreux, 9% en France. Echec de l’éducation ou simple bêtise ? Ce n’est pas drôle, car ils ont de relais y compris chez certaines personnalités. Ça pose d’ailleurs un débat sur la légitimité des stars à donner des conseils sur les sujets qu’ils ne maitrisent pas plus que vous ou moi.

Il y a ceux qui pensent que l’homme n’est jamais allé sur la Lune, la preuve serait que nous n’arrivons plus à y retourner. Argument stupide (parce qu’on peut y retourner, l). Et que ce serait filmé en studio par Kubrick (ça me fait beaucoup rire). Le plus drôle c’est que cette dernière est venue en France par un faux documentaire passé sur Arte, “Opération Lune”, justement pour tourner en dérision les sceptiques. Je vous encourage à regarder, c’est juste génial.

Pourquoi ne sommes-nous pas retournés sur la Lune

Opération Lune

Une des plus dégueulasses que j’ai pu entendre est venue de Eric Zemmour : Pétain a sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ça a dû faire plaisir au RN (fondé en partie par des nazis, vichistes et collabos), et à sa base dure, car c’est un juif qui le dit. C’est du révisionnisme pur, dur, faux, tant tout a été documenté, tant encore de gens vivants l’ont vécu. Vichy est responsable de la déportation de 75000 juifs. Le pire, c’est d’entendre des gens autour de soi, qui relaient cette horreur.

Pétain n’a pas sauvé les juifs

Et enfin, les fake news étatiques, celles destinées à manipuler l’opinion d’un peuple. On citera en ce moment l’Ukraine ou la Russie, mais aussi CNews en France, contrôlé par le groupe Bolloré, qu’on dira très adroit, mais aussi très à droite (joli, hein !). À noter que la stratégie de victimisation est une arme courante utilisée par les extrémistes et populistes lorsque leurs actions ne fonctionnent pas : c’est toujours la faute des autres.

Lutter

Lutter contre les Fake news est difficile. Il faut déjà avoir l’esprit critique, ou quelqu’un autour de soi qui l’a. Difficile dans un milieu où tout le monde se monte le bourrichon en boucle sur CNews, X ou des chaines complotiste sur Youtube. Difficile aussi lorsque des gens adhèrent à ces infox dans notre entourage (famille, amis, travail).

De nombreux sites existent qui tentent de “débunker” les fakes news. Explications, sources, faits, arguments historiques et scientifiques. D’autres sites et vidéos tentent d’éveiller l’auditeur à l’esprit critique. Mais malheureusement, les gens ne font pas l’effort d’aller voir, ou de se renseigner. C’est compliqué d’entendre la vérité, de renier ce qu’on croit dur comme fer.

Une chaine que j’aime beaucoup, humoristique et didactique est celle de Defakator : il est drôle, ludique, et explique très bien, en faisant intervenir un contradicteur (l’ami du bon goût) à la masse. Un bijou.

Defakator

À mon niveau, j’essaie, j’essaie. Mais les dégâts sont importants, et l’auditoire plus réceptif à écouter les choses les plus spectaculaires que la vérité. Et puis, souvent je n’ai pas non plus assez de connaissances ou références pour contrer les faux arguments de ceux d’en face.

Partie 2 - la désinformation au niveau local

C’est Dallas dans la ville

On trouve de l’infox, et ses dérives populistes, à tout niveau de la Société. Y compris à l’échelle d’une ville, et notamment à l’approche d’une échéance électorale. Un événement récent m’a frappé, car il montre les dérives et les dangers de l’infox, notamment dans le contexte du populisme et de la manipulation des gens, y compris par un parti politique.

Mise en situation

Ma ville de banlieue parisienne est assez grande, plus de 23000 habitants. Elle a un passé agricole, viticole (l’Île-de-France était le plus gros producteur de vin en France avant la crise du Phylloxera). Beaucoup de bâtisses du centre-ville sont d’ailleurs le découpage d’anciens corps de ferme. Malgré une population multipliée par 7 depuis 1900 et l’urbanisation associée, la ville, située en limite de Petite Couronne, à 11 kms de Paris, a gardé au nord un petit air de ville de province, voire campagnarde, notamment grâce à la présente de coteaux verts et boisés, et d’une coulée verte traversant une partie de la ville.

Prologue

Ces côteaux, partiellement sauvages, constitués de terrains abandonnés, de jardins associatifs, de bois sauvages, sont un poumon vert, propice au calme et aux promenades, via des sentiers maintenus par une association locale. Il n’est pas rare d’y croiser des sangliers. J’aime m’y promener. Ces côteaux ne doivent rien au hasard : après l’abandon des cultures, le tracé de BIP, Boulevard Intercommunal du Parisis (appelé aussi Avenue du Parisis), qui devait relier l’A15 à l’A1, devait y cheminer. Les terrains sur le tracé étaient donc préemptables, inhabitables et inconstructibles. De même, le Plan d’Exposition au Bruit (couloir des pistes de Roissy CDG), place les coteaux en zone C, avec des conditions particulières sur les constructions. Avant même l’abandon du BIP, alors que celui-ci se profilait, la Municipalité a décidé de protéger une bonne partie des coteaux en les plaçant, dans le Plan Local d’Urbanisme, en Zone N, Naturelle. Ceci signifie que les constructions, viabilisations et l’habitat y sont interdits. Les terrains ne sont qu’à destination de culture (botanique, jardinage, plantations, vergers, …) et d’agrément (loisirs, jardin, …).

Depuis plusieurs années, la ville veut protéger ce patrimoine naturel, et subventionne des associations pour l’aménagement au public, l’entretien des coteaux et des parcelles à usage d’agrément ou de potagers. Le projet de la coulée verte passe par une rue qui traverse les côteaux sur une axe Nord-Sud. Cette rue, déjà interdite à la circulation sauf aux riverains (peu nombreux) doit être à terme interdite à la circulation automobile, et qui permettra de traverser la ville sur une axa Nord-Sud dans un cadre naturel avec une circulation douce (les sections en place sont d’ailleurs une réussite).

Présentation d’un drame en quatre actes (pour l’instant).

Acte 1

En 2014, une famille achète une parcelle en tant que terrain à usage de verger. La parcelle est laissée à l’abandon pendant 10 ans. En 2024, cette famille souhaite effectuer des travaux d’aménagement et de clôture (un vieux mur menaçant de tomber). Après plusieurs allers et retours, la mairie accepte les travaux de clôture. Au printemps 2025, la famille effectue les travaux d’abatage de mur, et pose la clôture (très bien réalisée). La déclaration de travaux est affichée publiquement. Mais en août 2025, elle entame des travaux de terrassement et de viabilisation du terrain, dans le but d’y emménager. Travaux lourds et branchements sans autorisation, et en violation du Plan Local d’Urbanisme.

La ville réagit : consciente de ce qui se profile, elle pose des plots en béton interdisant l’accès aux véhicules de travaux au terrain. J’en ai été témoin (vous savez, je marche beaucoup…) Disposant d’un terrain en face de cette propriété, elle installe une caméra afin de surveiller la rue et son terrain, pour réagir au plus vite. Fin août, la famille s’engage à régulariser la situation en stoppant les travaux et en effectuant les demandes d’urbanisme. Ce ne se produira pas… A ce moment, le terrain est inoccupé, et son accès aux véhicules est impossible.

La mairie missionnera un cabinet d’audit indépendant qui montrera que les travaux, associées à une pluviométrie importante, ont fortement fragilisé le terrain et ses abords, avec un risque important de glissement de terrain. Dans les faits, c’est une grosse butte de terre en surplomb des clôtures et terrains avoisinants.

Acte 2

Une nuit de novembre, les caméras captent un important mouvement. La famille ouvre sa propre clôture en amont des plots, et fait entrer véhicules et caravanes sur le terrain, en violation du Plan Local d’Urbanisme (la zone complète est inhabitable) et des décisions précédentes. La ville intervient tout de suite : en respect du PLU, afin de limiter les dégâts, elles bloquent définitivement l’accès à la rue aux véhicules (elle est maintenant piétonne), et empêche les nouveaux véhicules de rentrer. Malgré les insultes et menaces de la famille, tous tiennent bon. Cependant, si cette famille peut encore parfaitement circuler à pied, et rejoindre ses véhicules garés à une cinquantaine de mètres, elle ne peut plus sortir ses véhicules et caravanes du terrain. Prise en flagrant délit de violation de la Loi et de menaces, de nombreuses plaintes sont déposées contre la famille. On apprendra que l’intervention a permis d’éviter la venue d’autres caravanes.

La ville prend un arrêté interdisant alors l’accès total à la rue sauf aux piétons. Le terrain étant dangereux, elle prend un arrêté de mise en péril. J’ai constaté que le chemin surplombant le terrain, menace de s’effondrer suite aux travaux de décaissement. Son accès est maintenant dangereux et interdit. Le ruissellement des eaux déplace le sable et la terre contre les clôtures et le mur en mauvais état du terrain situé en contrebas.

Il faut comprendre l’action de la mairie, qui a compris et anticipé le risque d’escalade (arrivée de nouvelles caravanes qu’il deviendrait difficile de faire évacuer par la suite), qui a agi en urgence, et a tenu le plus longtemps possible : il fallait gagner du temps.

Acte 3

On pourrait se dire que c’est déjà beaucoup, mais non. Prise la main dans le sac, malgré l’ensemble des violations, la famille contre-attaque. Elle a pour ça utilisée cinq armes : la justice, les réseaux sociaux, les médias, les politiques et l’intimidation.

La justice

La famille attaque en justice en référé-liberté, estimant que ses droits fondamentaux sont bafoués par la caméra et les plots l’empêchant d’accéder librement à ses logements.

Le référé-liberté est une procédure d’urgence. Elle permet de demander au juge des référés de prendre en urgence des mesures pour préserver l’exercice d’une liberté fondamentale en cas d’atteinte grave et manifestement illégale de l’administration. Nous vous présentons la procédure à suivre.

Elle gagne, par trois fois, et par confirmation du Conseil d’Etat. La ville doit supprimer la caméra (qui pourtant ne filmait pas leur terrain), dont l’emplacement avait pourtant été validé par le Préfet. Elle sera installée un peu plus bas : ça ne change rien, elle continue à filmer la rue. La mairie aménage alors un chemin balisé de plots en béton permettant aux véhicules d’entrer et sortir du terrain. Mais les caravanes ne peuvent pas entrer (ni sortir). Si la famille veut partir (ce qu’elle dit prévoir en Mars 2026), la mairie fera déplacer l’ensemble.

Fait intéressant : la famille avait disposé une caméra filmant la voie publique, ce qui est interdit. De manière surprenante, on n’en a pas entendu parler.

Une dernière décision de justice du tribunal administratif en date du 22 décembre déboute une dernière fois la ville, qui doit définitivement rétablir l’accès au terrain, avec des pénalités au montant très élevé.

Notez qu’il s’agit de jugements sur la forme, le référé-liberté, devant le tribunal administratif. Et pas sur le fond, de l’affaire. Le fond fait l’objet d’autres procédures, au tribunal judiciaire, cette fois. Et là, même si ça prend du temps, ce sera autrement plus compliqué pour le propriétaire du terrain.

Les réseaux sociaux

La ville dispose de plusieurs groupes et communautés, notamment sur Facebook. La famille, représentée par Monsieur F. va entrer en mode « bulldozer ». Monsieur F. va inonder chaque jour, chaque groupe de messages afin de présenter ses arguments : on lui interdit de sortir de chez lui ! Il est chez lui il fait ce qu’il veut ! Il est victime du racisme de la mairie ! On n’applique pas la Loi ! Elle oublie l’illégalité de sa présence et de ses travaux, pourquoi on en est là mais avec des arguments variables parfois surprenants et contradictoires : il ne peut plus emmener ses enfants à l’école (véhicule garé à moins de 100 mètres), il ne peut plus aller à la boulangerie (située à 200 mètres à pied), il est séquestré chez lui (des vidéos, notamment sur Le Parisien, le montrent donner ses interviews dans la rue en faisant entrer et sortir les journalistes), etc.

Et ça marche. Avec le soutien inconditionnel de toute une communauté. Les gens, dont beaucoup ne savent rien de la situation réelle, ou qui n’ont parfois jamais mis les pieds dans la ville, prennent parti pour cette famille manifestement victime de racisme de la part de la mairie, et du combat personnel de l’adjoint à la sécurité, qui leur en voudrait personnellement, et dont on souhaite la tête.

Tout avis contradictoire est l’objet d’une réponse parfois virulente. Quand il n’y a plus d’arguments, il ne reste plus que les moisissures argumentatives : on se fait traiter de raciste (je l’ai vécu, je bloque systématiquement).

Les médias

La famille contacte les médias. C’est ainsi que le Parisien, par deux fois, fait une pleine page sur cette affaire, puis une vidéo (qui, je suppose, pourra servir de preuve, puisque cette famille admet être dans l’illégalité en présentant en direct les travaux effectués, les branchements, en se disant séquestré alors que l’interview est dans la rue, etc.), puis Mediapart.

Systématiquement à charge, contre la mairie.

Or la ville s’est tue, attendant les premières décisions de justice. Manque d’objectivité, aucune investigation, peu de mots sur ce qui a créé cette situation (non-respect de la Loi, l’absence de permis de construire, le non-respect du PLU, etc.) : balayé dans un petit paragraphe. De populaire, le Parisien vire-t-il populiste ? Aucun travail de journalisme ici, aucune confrontation des avis. Quant à Mediapart, il est dans sa pure ligne éditoriale.

La récupération politique

Un jour un communiqué de presse tombe. Trois députées embrassent la cause de la famille : Mmes Cathala, Obono et Soudais. Trois députées LFI. L’actualité de ces personnes est assez intéressante (il faut toutefois soutenir le combat de Mme Soudais contre les violences faites aux femmes). Les trois députées appellent à la manifestation. Elle a eu lieu, une centaine de personnes ont défilé, dans un relatif calme, Monsieur F. prenant le micro pour dénoncer les abus dont sa famille est victime (mais sans préciser l’occupation et les travaux illégaux), appelant à obtenir la tête de l’adjoint à la sécurité, tentant de rentrer dans la mairie, puis ses amis menaçant de bloquer la ville avec leurs caravanes sous 48h.

La famille en appelle aussi à la Ligue des Droits de l’Homme, qui se fend d’un communiqué et d’un courrier à la ville. Celui-ci est cependant modéré et consensuel, appelant au respect des décisions, et à trouver une solution.

L’intimidation et le chantage

Durant la manifestation, et sur les réseaux sociaux, la famille et sa communauté ont appelé à bloquer la ville si la mairie ne “libérait” pas l’accès au terrain.

Acte 4

Décisions de justice et contre-attaque

La ville est restée droite dans ses bottes. Elle a attendu le résultat des jugements et appels sur le référé-liberté. Le résultat leur demandant le retrait de la caméra (déjà supprimé) et le retrait des plots en béton.

Elle a retiré la caméra, puis a aménagé un passage pour la famille. Tout en empêchant l’arrivée de nouvelles caravanes. Devant l’ordonnance du juge, Elle a maintenant retiré l’ensemble des aménagements, et doit verser une somme d’argent à la famille. Mais ce n’est pas aussi simple que ça.

Elle a dans le même temps communiqué de manière détaillée, sur la séquence des événements. C’est clair, circonstancié.

Ce jugement en référé-liberté ne présage en rien des futurs jugements sur le fond, à savoir l’absence de permis ou de déclaration de travaux, les branchements illégaux, le non-respect du PLU, l’atteinte à une zone naturelle.

Puis, alors que l’ordonnance du juge tombait et que la famille pérorait sur sa « victoire » sur les réseaux sociaux, la ville a sorti son joker, un « cadeau de noël », dans un second communiqué. La ville a bien plus de pouvoir qu’on le pense. Elle a le droit de demander des astreintes financières pour tout contrevenant aux règles d’urbanisme. Et dans le cas présent, ça va être cher.

C’est la seule photo de cet article. Elle vaut tous les longs discours.

Travaux illégaux

Le soutien partiel de l’opposition

La réponse de l’opposition municipale s’est faite un peu attendre. En vue des prochaines élections une alliance improbable s’est constituée entre l’opposition de gauche (écologistes, socialistes, LFI) et de droite (LR). Bien embêtée, elle acte que l’occupation du terrain est illégale, mais qu’il faut toutefois respecter la décision des tribunaux, que c’est la faute de la majorité actuelle qui a trop tardé à réagir. On note toutefois que cette majorité actuelle reste soutenue par l’opposition sur le fond de l’histoire, et a voté à l’unanimité toutes les décisions portant sur le PLU et l’urbanisme. C’est tout à son honneur.

Pensez : si cette coalition tient et gagne les élections, elle devra de toute façon gérer la situation à son tour.

Brandolini à l’oeuvre

La loi de Brandolini, vous vous rappelez ?

Une fois les fausses informations diffusées, il est compliqué de rétablir la vérité. La mairie est suspecte, la mairie est raciste, la mairie a des vues sur le terrain pour une affaire immobilière, et ainsi de suite. Même en apportant des éléments factuels, l’énergie déployée par la ville et ses soutiens pour contrer ces mensonges est largement supérieure à celle dépensée par la famille pour lancer ses fake news, pour un résultat difficile à mesurer.

Cette affaire a créé de la défiance envers les autorités et la justice au profit d’une famille manipulatrice et de la récupération par des politiciens aux motifs douteux. Une fois la foule manipulée, il est difficile de lui faire entendre raison.

Ce que j’ai vu, ce que je pense

La malhonnêteté et la manipulation

La base, c’est la malhonnêteté.

Déformation de la réalité, manipulation, récupération, victimisation : populisme.

Se faire prendre la main dans le sac et se faire passer pour une victime, vous appelez ça comment ? (J’ai cherché s’il existait un mot pour ça, on m’a répondu … le Sarkosisme !)

Un simple rappel : tout ceci ne serait jamais arrivé si les lois et règlements avaient été respectés dès le début.

Invoquer le racisme ? C’est une moisissure argumentative !

Manipuler les masses par de l’infox sur les réseaux sociaux et médias !

Ce que je sais, parce que j’étais présent (et par hasard, je partais marcher en forêt de Montmorency) sur deux actes, et que j’ai pu discuter avec Monsieur F. , principal acteur de la famille, c’est qu’il y a ici l’art subtil de la manipulation et du noyage de poisson. Ça n’a pas fonctionné sur moi. Mais ça a fonctionné chez d’autres, malheureusement.

Quand on pense, qu’il suffit de quelques actions simples pour comprendre la situation, de se rendre sur place, de constater, d’aller ouvrir le Plan Local d’Urbanisme. Et de réfléchir à long terme, sur les soucis posés, en se rappelant ce qui s’est passé à Montmagny et Groslay ces dernières années, et surtout ces derniers mois.

Dialogue compliqué

En allant marcher à une pause de midi la semaine dernière, je suis tombé sur le moment où la mairie faisait aménager le passage suite aux décisions de justice, Monsieur F. m’a apostrophé pour me prendre à témoin. Lors de cette discussion inopinée (15 minutes, restée cordiale), j’ai obtenu plusieurs informations. La plus importante pour moi est la confirmation de la manipulation d’une famille qui s’était engagée à respecter la Loi.

Simple exemple : je lui ai dit que lorsque j’ai vu les travaux de terrassement je pensais (je le pensais vraiment) qu’il souhaitait y entreposer ses matériaux (il est couvreur). Pas du tout ! Il m’a répondu avoir toujours eu la volonté d’y installer ses caravanes. Tout en sachant que c’était interdit ? Il ne voit absolument aucun problème sur le fait de ne pas avoir reçu l’autorisation d’exécuter ses travaux sans aucun permis, puisqu’il est chez lui et fait ce qu’il veut sur son terrain. Il réclame le droit de l’occuper pour y habiter, et ne voit pas en quoi il est dans l’illégalité. Pour lui, il a au contraire fait le bien, en ayant défriché et dépollué le terrain. Qu’il aménagera et plantera des arbres. Il prend l’exemple de deux vieilles caravanes (pourries, inhabitées, là depuis de nombreuses années, servant d’abris de jardin) dans le terrain d’à côté pour expliquer que la mairie est partiale. Il dit que l’adjoint à la Sécurité lui en veut personnellement.

Puis les arguments sont passés sur la victimisation, sur sa communauté opprimée depuis des centaines d’années. Ce que, je lui ai dit, je ne conteste pas. Mais il faut avancer. On doit tout pouvoir vivre dans le respect des autres. Là, le problème se situe ailleurs.

Impossible d’argumenter. 15 minutes à tenter de me convaincre de prendre parti pour sa cause. Je lui ai dit que sur ce coup, il avait clairement fait l’andouille (c’est le mot que j’ai employé), qu’il choisissait mal ses relais politiques (qui se fichent pas mal de lui), que cette affaire avait trop duré car cinq personnes monopolisaient l’attention d’une ville de plus de 23000 habitants, mais que j’espérais qu’il trouve une solution acceptable pour tous.

Cette discussion, qui, je le rappelle, est restée cordiale, n’a fait que conforter mon opinion.

Simple fait : la discussion a eu lieu dans la rue, hors du terrain, à côté de leurs véhicules stationnés, sur la voie publique, alors qu’il se disait séquestré.

L’argent et les moqueries

Une chose m’a frappé dans les messages postés par les divers membres de la famille, c’est l’argent. Elle se vante systématiquement de l’argent gagné lors des décisions de justice sur le dos les contribuables, en se moquant d’eux. Ça devrait nous énerver, mais non, des gens soutiennent… J’ai encore eu deux messages de ce genre pas plus tard que le 23 décembre. J’ose espérer que ceci n’est pas le moteur de leurs actions, puisqu’ils ne semblent pas avoir besoin de cette manne financière.

Comment avoir confiance ?

Concernant la déformation des faits et de la vérité sur le fond de l’histoire, qu’ils évitent de mettre en avant, c’est tant établi que ça en devient ridicule.

La justice : je me demande comment on a bien pu constater une atteinte grave et immédiate à la liberté de cette famille, jamais empêchée de circuler. J’ai surtout pu constater que le fait d’être dans l’illégalité n’est pas une circonstance aggravante, l’ensemble étant considéré comme deux affaires distinctes : la loi est bafouée (première affaire), mais une fois la famille installée, d’autres règles s’appliquent. Ça ressemble beaucoup aux affaires de squatteurs : c’est interdit, mais une fois en place, c’est un cauchemar sans fin pour la suite.

On se demande qui est la victime. Dans ma ville, c’est l’ensemble de la Communauté au profit d’une poignée de personnes.

Tout ceci peut amener une sorte de défiance envers la justice, qui donne l’impression de punir l’ensemble de la communauté face à des gens malhonnêtes.

Sans parler du pouvoir de police du Maire, remis en cause, ainsi que des contraintes du Plan Local d’Urbanisme, dont l’application deviendrait optionnelle. Un beau bazar dans une ville. Quand je pense au temps passé en allers-retours pour la simple pose de Velux à cause de l’église, alors qu’il aurait suffire que je me taise, qu’est-ce que je suis bête, il suffisait de d’en moquer…

Cette famille demande à être traitée comme n’importe quels citoyens, brandit et installe des affiches, banderoles et panneaux, demandant l’application de la Loi. Mais elle refuse elle-même de la suivre, et réclame de fait un traitement d’exception, des avantages, du fait de ses origines. Or, nous sommes tous égaux face à la Loi (on a même mis un ancien président en prison…), indépendamment de nos origines.

Les journalistes ont été partiaux et à charge. Le travail d’investigation n’a pas été mené. De populaire, on passe au populisme. On juge la forme sans s’intéresser au fond. Et je me dis, qu’ayant été témoin d’une partie de l’affaire, je peux maintenant douter de l’honnêteté de tout article qui m’est présenté : en quelles proportions sont-ils vrais, honnêtes et exhaustifs ? Je ne peux plus avoir confiance dans ces médias qui ont déformé la vérité face à leurs lecteurs.

Pourtant, j’ai confiance dans l’avenir.

Ceci se jouera au tribunal, et pas en référé-liberté. Le terrain ne peut être habité. Les travaux n’ont pas été déclarés. La justice va-t-elle casser le PLU, remettre en cause les règles d’urbanisme ? Ce serait grave et ouvrir la voie à de nombreuses dérives. La procédure sera longue. Son issue sera probablement totalement différente.

Lorsque ça se produira, il faudra le rappeler aux médias et aux politiques.

Des attaques indignes

Accuser la ville de racisme est la pire des bassesses, une défense indigne, inique (que je qualifie de franchement dégueulasse). Les actions de la ville, et la maire actuelle et du maire précédent, ont toujours été un modèle d’intégration, d’inclusion, pour l’ensemble de la communauté, sans aucune distinction. C’est d’autant plus risible quand on connait l’adjoint à la sécurité. Y aurait-il une hiérarchie entre personnes soi-disant racisées ?

La récupération politique par LFI, dont la stratégie de bordélisation tourne à plein régime ici, consiste à monter les gens les uns contre les autres (ça fonctionne très bien, les gens en réaction votent à l’opposé, encore un biais cognitif). Provoquer la fausse indignation, le chaos, le choc tant attendu contre ceux d’en face, qualifiés d’extrémistes, afin d’obtenir des voix supplémentaires. C’est le pur exemple du populisme. Vu le passif du trio infernal de députés et de leur parti politique, on est plus qu’en droit de douter de leur probité dans cette affaire, qui ne sert que leurs propres intérêts. Sans compter la présence du fameux Ritchy Thibault, très défavorablement connu par… tout le monde, en passe d’être rejeté par son propre parti. Quand on a des amis comme ça, on n’a pas besoin ennemis.

Et puis, comment trois députées, représentantes de la Nation, votant les lois, contrôlant l’action du Gouvernement, peuvent-elles délibérément soutenir des personnes ayant agi en toute illégalité ? Ça se réglera devant les urnes, le moment venu.

Un passé qui ne laisse pas indifférent

La tentative d’intimidation par la famille et les membres de sa communauté, c’est du chantage. On ne cède pas au chantage. Or, ce n’est pas la première fois, comme tout le monde peut rapidement le découvrir, via tout moteur de recherche.

Cette famille et ses amis n’en sont pas à leur premier coup. Ils ont causé, directement, ou indirectement, des dégâts dans les villes voisines ces dernières années, jusqu’à ces derniers mois. Ils ont usé des mêmes méthodes lors d’un précédent où elle occupait illégalement des terrains, et tout ceci avait très mal fini, notamment via un énorme incendie ayant provoqué des dégâts importants et une pollution au niveau régional (fermeture d’écoles, gens cloitrés chez eux). Car elle avait perdu.

La famille au tribunal

L’incendie qui en a découlé

C’est le souvenir de ces événements qui devraient pousser la communauté Deuilloise à comprendre les actions engagées. Les gens qui applaudissent aujourd’hui, pourraient bien pleurer, trop tard.

Suite ?

Je suis curieux de la suite : va-t-on voir arriver de nouvelles caravanes ? Monsieur F. m’a dit qu’il reprendrait la route en mars 2026, cela se produira-t-il ? Que se passera-t-il pour le terrain ensuite ? Si la ville va payer, comment va réagir la famille face à sa contre-attaque ?

Ce n’est qu’un seul volet de l’action en justice. Le premier acte. De nombreuses plaintes ont été déposées tant sur l’occupation illégale que sur les menaces reçues par les agents municipaux et les forces de l’ordre. Le second communiqué de la ville, qui de plus apporte les preuves de la malhonnêteté, a fait l’effet d’un coup de tonnerre à la veille de Noël. Cette partie est très loin d’être gagnée par la famille.

Le « Karma » : les mauvaises actions finissent toujours par être punies. C’est une question de temps.

Mon engagement

Je n’aime pas l’injustice, la malhonnêteté, la manipulation, le populisme et l’extrémisme. Toute cette histoire m’a choqué.

Durant mes nombreuses années à la FCPE, au service des jeunes scolarisés dans les écoles de la ville, de la maternelle au lycée, j’ai appris à connaitre des adjoints et conseillers municipaux, dont l’adjoint à la Sécurité, qui venait régulièrement aux conseils d’administration des collèges, ainsi qu’une conseillère municipale qui a énormément travaillé à redynamiser la ville. Je connais leur probité et leur dévouement sans faille à la collectivité.

Deuillois depuis plus de 20 ans, j’ai vu la ville s’enfoncer dans la crise de la dette, liée aux emprunts toxiques (un vrai scandale d’Etat qu’on a trop vite étouffé). J’ai vu l’équipe municipale, lors du premier mandat de Mme Scolan, lutter pour rétablir les finances alors que la ville était menacée de mise sous tutelle. Puis j’ai vu cette même équipe, lors du second mandat, réinvestir pour l’avenir, sur tant de projets ! Notamment l’impressionnant travail sur le passage à niveau de la gare de Deuil-Montmagny, mais aussi sur la ville inclusive, l’habitat indigne, la culture, le sport, le handicap, la conservation du patrimoine, les œuvres sociales, la dynamisation du centre-ville tant oublié par le passé, etc.

Il reste beaucoup à faire, beaucoup de choses imparfaites, je râle souvent aussi, on ne peut pas plaire à tout le monde. Des rues devraient être refaites, j’ai un garage clandestin dans la cour voisine, il y a des soucis de ramassage des ordures ménagères, de nombreuses incivilités, des “profiteurs de guerre” sur l’habitat indigne…

Mais on ne peut nier les réussites. Surtout, Mme Scolan a démontré maintes fois son humanité.

Ce n’est pas en restant à râler dans son coin qu’on fait bouger les lignes.

J’évite normalement de me mêler de politique. Mais il s’agit ici d’une politique locale à ma ville, à mon quartier, où on peut directement juger les gens sur leurs actes. J’ai décidé de m’engager pour la majorité actuelle, pour deux raisons.

  1. J’ai été choqué par l’histoire que j’ai contée ici. Elle donne envie se battre.
  2. Le revirement d’un membre de l’opposition, qui a trahi les valeurs qu’il a porté durant des années. Un opportunisme pas étonnant, mais qui pourtant m’a surpris.

Rétablissons les faits, la Vérité, luttons contre l’infox.